Le blog des Tontons Flingueurs

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

jeudi 2 octobre 2008

jeu
02
oct '08

Bob l'éponge essore son chagrin

la suite de ça

Ou le retour de Robert et de ses petites histoires.

Ca fait longtemps que je ne vous ai pas donné de nouvelles. Faut dire que la dernière fois, ça m'avait fait quelque chose de replonger dans un passé que je ne peux pas oublier, mais qui ne m'obsède pas.
Mais bon, je vous ai dit que j'avais rencontré une fille super. Super, elle l'était. Forte, belle et très sympa. On est très vite tombé amoureux. Et entre nous c'était maman pique et papa boit... La came et l'alcool ne font pas bon ménage, et comme on n'avait pas les mêmes délires, on n'est pas restés ensemble. Mais je crois que c'est cette rencontre qui m'a scotché ici.

D'autant qu'avec les petits boulots que j'avais trouvé, il ne me manquait plus qu'un coin ou pioncer. jusque là, je squattais à droite et à gauche, mais pendant les trois mois de mon idylle avec cette jeune femme, j'avais vécu chez elle. la douche, l'eau chaude, le lit... on prend vite goût à ce qui est la normalité pour presque tout le monde.

Après, donc, retour à la rue, mais avec une tente. Entretemps, mon alcoolisme avait pris de l'ampleur. Et comme j'avais plus les moyens d'aller tous les jours au bistrot, on achetait des cubis de rouge. L'avantage d'être dans une zone de production de pinard, c'est qu'on n'est pas obligé de picoler de la pisse d'âne, on trouve du vin acceptable pour un prix qui le reste aussi. Mais d'avoir facilement cinq, puis dix litres à disposition, j'ai plongé...


Illustration sauvagement piquée à JM Ucciani

mercredi 24 septembre 2008

mer
24
sep '08

Touristes tous risques

Ça fait longtemps que je suis pas parti en voyage.

Et pour cause, y' pas d'artiche...
Pourtant, la dernière fois, j'avais bien grugé mon assistante sociale, et suis parti avec le Rmi, voyage payé avec une saison de vendanges, direction l'Inde... "Vous avez un projet?" qu'elle m'avait demandé... Et moi, "non non, je veux juste me tirer d'ici"... Faut dire que je venais de terminer un contrat CES de six mois, travail 40h par semaine, payé 20, à aider des gens encore plus dans la merde et à habiter chez mes employeurs... Ça aiguise l'envie de voyages.

Donc, février 95, direction l'Inde et ses mystères (j'y connaissais rien, juste des poteaux installés là bas). J'ai tellement aimé, d'ailleurs, que j'ai recommencé l'année d'après, mais là, je suis resté une demi année. Et donc, j'ai voyagé, avec d'autres, et puis j'ai rencontré beaucoup de ces "voyageurs" et "touristes" qui viennent loin pour chercher une aventure qui se terminerait fissa en taule dans leur pays... Par exemple, se taper de jeunes mineur(e)s, mais plus simplement, traiter tous les gens du cru comme des merdes tout juste bons à être à ton service. Plus d'une fois ça m'a donné envie d'en tuer un de ces batards...

Un peu plus de dix ans plus tard, je vis dans une ville ou plus de 700000 trouducs viennent lâcher leur pèze pour des vacances "au soleil", voir les monuments, tout ça. d'ailleurs, ici, ou un tissu industriel conséquent voisinait avec une paysannerie florissante, il ne reste presque plus que ça, le tourisme... il parait que c'est à cause du patrimoine. Parce que c'est pas une chance, forcément d'habiter dans une ville du moyen-âge.

D'ailleurs, j'aurais du me méfier. Pendant des années, j'ai vécu dans la périphérie de la vieille ville, et puis un jour, j'ai cédé aux sirènes (surtout une), qui me faisaient miroiter les avantages d'un appart en centre ville à Avignon. En plus, j'avais trouvé pas cher du tout, alors, pourquoi pas?

La première année, je ne me suis pas méfié, le festival était passé, j'ai pas vu... et puis on a eu un hiver assez froid. mais la deuxième année... Oh putain! Alors, les touristes que j'avais rencontrés en inde, y'en a qui viennent ici aussi... et des pas mal, qui veulent tout voir, même ton intérieur, si tu habites au rez de chaussée. et si t'es pas content, t'as qu'à habiter ailleurs, hein. Et pis qui veulent que tu les accueille bien dans ta ville... mais bon, moi je bosse pas dans le tourisme, plutôt dans l'information. Mais quand cette industrie est la première, n'est-ce pas... On ne peut pas vraiment y échapper.

Parmi les charmantes coutumes avignonnaises, il y en a une qui consiste à sous louer son appart en été, et se faire des couilles en or, au black bien sur. ca, c'est pour le festival, moment haut en couleur de la vie d'ici.

Et parce que des gens font ça, d'autres qui viennent ici se croient tout permis. Entre enculés, on peut s'entendre: tu m'entubes, je te méprise. Donc, ma rencontre avec un troupe de théâtre cet été a été l'occasion de me remémorer des attitudes que je croyais marginales. Les gentils artistes venaient donner leur spectacle dans le "off" du festival, et se targuaient d'employer des étudiants d'ici pour faire leur promo... affiches, tracts, rien de très difficile en soi. Mais quand il s'est agi de payer les deux jeunes gens, macache zobi. "le boulot a été mal fait, on voit pas nos affiches..." tout était prétexte. Mes deux amis, me demandent, alors que je suis là lors de leur conversation, ce que j'en pense, et je rétorque évidemment que ces gens sont des voleurs... A quoi le "metteur en scène", me répond en me ragardant de haut "Ah, ben sans nous, comment vous mangeriez, hein?" Autrement dit, je te fais vivre vile créature, alors fermes ta goule...

Mes deux copains ne sont pas du genre à s'en laisser conter et en gros, ont obtenu le paiement de leur travail. Mais à cette occasion, j'ai appris aussi les mœurs d'hôteliers, qui pour mieux se gaver ne prennent leur jeune main d'œuvre qu'à l'essai, trois semaines, pile poil la durée du festival.... vous voyez le tableau?

Aussi, je me suis dit, pourquoi pas? Pourquoi pas faire des bordels, et proposer les plus beaux culs (mâles ET femelles s'entend) à une clientèle potentielle, qui viendrait encore plus nombreuse pour goûter ici aux joies de la sexualité débridée. Parce qu'après tout, à se faire mettre... ne riez pas, je crois même que c'est l'ultime étape économique d'un tourisme de masse qui souffre aussi de la concurrence du tiers monde. Nous souffrons ici de notre peu d'empressement à ne pas voir que les intérêts du marché. Et les nombreux chômeurs et chômeuses de nos contrées, pourraient ainsi défendre un nouveau métier, celui de pute à touristes, qui jusqu'ici est cantonné à une clandestinité sordide et peu alléchante. L'Europe nous montre la voie, puisqu'en Allemagne, le statut de "travailleur du sexe" est désormais reconnu. Et en vertu de cette légalisation, une personne qui refuserait une telle "offre raisonnable d'emploi" se verrait privée de ses maigres allocs chômage, permettant au passage de trafiquer améliorer les chiffres des demandeurs d'emploi.

L'avenir, on vous dit.

(edit: j'ai rajouté une phrase que j'avais fait sauter dans le 7è paragraphe. on comprend mieux la suite...)

lundi 30 juin 2008

lun
30
juin '08

Les véritables aventures de Bob l'éponge

Coucou, me revoilou...

je ne vais pas vous laisser sur votre soif d'en savoir toujours plus sur moi.
Jojo m'a dit qu'il y en a qui avaient des questions, mais j'ai pas envie d'y répondre. j'ai des histoires à raconter.
je vous avais promis de vous parler des combines pour picoler et fumer pas cher, voire à l'oeil. Parce que dans la rue, il fait vite soif, et la nicotine, ça calme les tensions...

''Les jeunes qui nous ont rejoint cette année sont très alcoolisés., moins que nous, mais nous, on a de l'expérience...
Par contre, on ne comprend pas toujours leurs références. Quand ils ont vu ma descente, le plus jeune, phil, qui doit avoir 17 ans maxi, m'a surnommé "bob l'éponge". C'est vrai que je ne m'envoie pas moins que mes trois litres de rouge, et quatre ou cinq bières chaque jour.... mais il faut faire passer le temps, n'est ce pas?
Moi, j'ai choisi cette vie. je veux pas travailler. Mon daron, il en est mort de son boulot. l'était mineur, mais de fond, hein.
résultat, trois mois après la retraite, il a calanché, non sans me faire promettre que jamais un patron déciderait de ma vie. "sois un homme libre", qu'il disait... J'avais vingt ans, et les protestations de ma mère n'y ont rien fait, j'ai lâché les études, et j'ai rejoint une petite troupe de musiciens qui tournait dans le sud. C'est ainsi à l'occasion du festival, en 1988 que j'ai débarqué à Avignon.''

''On picolait déjà beaucoup à l'époque. Et on jouait dans la rue, en espérant en plus se faire des couilles en or... sauf qu'au bout de trois semaines de festival, elles étaient en plomb... comme on dit, j'ai fait souche. Les autres sont repartis, et dédé et moi on est resté. Au départ, on rendait un peu service aux cafetiers, en nettoyant les terrasses, on a même fait les serveurs en extra... Mais quand l'hiver est arrivé, il a fallu trouver de quoi se mettre au chaud... dédé est rentré dans le Nord.
Moi, j'ai rencontré une fille super. Sauf qu'elle shootait tous les jours ses trois grammes d'héro... on s'est vite trouvés dans la merde.''
(à suivre...)

dimanche 22 juin 2008

dim
22
juin '08

Poubelle la vie...


Salut, je vous écris de nouveau, pour revenir sur un point important.

Je vous ai parlé des poubelles de Mac Do? A une époque, on y trouvait encore les hamburgers fraichement jetés dans leur emballage, au bout de quelques minutes seulement. et quand t'as bien faim et pas une thune, c'est très mangeable.

Ca a le même gout après la poubelles et avant, d'après Malek, un pote qui était là quand on pouvait graillave gratos. faut dire que nous, la "trash-food", on connait bien. Et pas que Mac do, hein, avec un peu de bol, les trois étoiles sont moins dégueus ...

Seulement maintenant, dans notre rade favori du centre ville, ils ont installé un broyeur qui réduit tout en bouillie, bouffe et emballage mélangés.

Et puis en revenant sur les lieux (les poubelles!) que nous avions désertés depuis longtemps, voilà t-y pas qu'on tombe sur un nouveau type de clients du "resto": des pigeons. et contents, avec ça. Eux, la bouillie de viande pain et plastoc, ils aiment, et ne font pas les difficiles

On a tout de suite pensé à notre élevage: alors, ça, on va peut être s'en sortir assez bien, finalement pour nourrir les oiseaux.

Bientôt, je vous parlerai des combines pour boire et fumer à l'oeil...


Bien à vous
Robert

mercredi 18 juin 2008

mer
18
juin '08

Il fait bio dans la rue


Bonjour, je m'appelle robert

On ne se connait pas. c'est paul et jojo, de vieilles connaissances qui m'ont proposé de vous écrire une carte postale de temps en temps. Un peu d'air de la rue dans vos boites à lumière. Moi, les blogs, j'en ai rien à foutre, vu que d'toutes façons j'ai pas l'électricité. Mais vous, vous voudrez peut être en savoir plus sur moi...

Cette première carte postale pour vous dire qu'ici, les joies sont simples et multiples.

La manche tous les jours, ça use, alors on se fait des extras. Ma dernière trouvaille, la chasse au pigeon. Je les chope dans la rue, et je les vends à des restos peu regardants, 5 euros pièce. C'est les touristes qui vont être contents: le pigeon à la broche va baisser de prix cet été...

Mais le pigeon, c'est pas un mets de luxe. Pour se faire un peu plus de thunes, on a repéré des volatiles balèzes au jardin. Les cygnes. Dés qu'ils ont des petits, on en chope, on va les élever dans notre cagna. On les nourrira comme nous avec les restes de kebab et de mac do qu'on chope dans les poubelles, et les fruits de fin de marché.

Si tout va bien, on aura des oeufs. Bon, c'est pas demain qu'on aura le label bio, ou l'appelation, mais faut pas décourager les petites entreprises.


à bientôt